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CRYPTOMONNAIES : fuir ou investir ? ROUEN 76000
CRYPTOMONNAIES : fuir ou investir ? ROUEN 76000
Depuis longtemps, les plus grandes fortunes déconseillent l’investissement dans les cryptomonnaies. Bill Gates, notamment, a déclaré au mois de mai dernier « aimer investir dans des choses qui ont de la valeur. Celle des entreprises est basée sur la façon dont elles fabriquent d’excellents produits. La valeur d’une cryptomonnaie est seulement basée sur ce qu’une personne décide de combien une autre personne paiera pour cela ».
Les autorités monétaires y sont également hostiles. La Banque Centrale Européenne déplore l’attirance des particuliers pour les cryptomonnaies qui sont rarement adaptées à leur profil en raison de leur grande volatilité et donc d’un risque de perte très élevé.
Pourtant, l’engouement pour les cryptomonnaies n’a cessé de s’accroitre depuis leur apparition. Le numérique n’a jamais autant fait parler de lui, et l’on voit d’ailleurs fleurir dans notre vocabulaire, une multitude de mots et anglicismes dont voici quelques clés.
La cryptomonnaie, appelée aussi monnaie virtuelle ou monnaie numérique, est un système de paiement qui ne s’appuie pas sur les banques (ou un tiers de confiance) pour sécuriser les transactions. Elle s’échange donc de pair à pair.
Elle n’a pas de support physique à la différence des pièces ou des billets. Elle est créée par des internautes à partir d’un algorithme : ce processus est appelé « minage ».
Il en existe des milliers, mais les plus répandues sont le Bitcoin ou encore Ethereum.
La blockchain permet le fonctionnement des cryptomonnaies. C’est un registre virtuel, une technologie de stockage et de transmission de l’information. Elle a été définie par l’Assemblée nationale dans sa mission d’information commune sur les usages des bloc-chaînes et autres technologies de certification de registres, dans son rapport publié en 2018 comme « un registre, une grande base de données qui a la particularité d’être partagée simultanément avec tous ses utilisateurs, tous également détenteurs de ce registre, et qui ont également tous la capacité d’y inscrire des données, selon des règles spécifiques fixées par un protocole informatique très bien sécurisé grâce à la cryptographie ».
La blockchain permet aussi le fonctionnement des NFT (non-fungible tokens, en français : jetons non fongibles). Un NFT est un visuel qui bénéficie d’une sorte de certificat d’authenticité virtuel grâce à une suite de chiffres qui correspond à son inscription dans la blockchain. Les NFT intéressent les collectionneurs dans le monde de l’art et aussi les spéculateurs en tant que classe d’actif.
Cryptomonnaie, NFT et blockchain sont également des acteurs du métavers : ensemble des espaces collectifs virtuels partagés, connectés à internet.
Les cryptomonnaies intéressent majoritairement les investisseurs particuliers. Elles sont apparues après la crise financière de 2007-2008 et leur progression a été fulgurante, en particulier pendant la crise sanitaire où les investisseurs se sont rués dessus.
Selon les statistiques, ce sont surtout les jeunes et les moins riches qui détiennent les cryptomonnaies.
Les raisons de cet engouement sont diverses : certains experts qualifient ces investisseurs d’« anarchistes de la finance » qui sont séduits par la dimension anti-système de l’échange de pair à pair. Eux-mêmes se disent « long-termistes » et « croient à un projet ». Ils ne sont pas nécessairement motivés par l’argent, ou ne font pas confiance aux banques.
Les monnaies virtuelles n’ont pas, en droit Français, de statut juridique clair et ne sont pas reconnues comme des instruments financiers ce qui fait qu’elles ne sont pas encore réellement règlementées.
En 2019, la France a mis en place le statut des PSAN (prestataires des services sur actifs numériques) qui doivent être enregistrés auprès de l’AMF et se soumettre aux règles très strictes de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT).
Même si leur encadrement juridique se renforce, les cryptomonnaies, qui par définition favorisent le contournement des règles LCB-FT, font encore l’objet d’arnaques et de nombreux escrocs opèrent sur internet.
D’un point de vue financier, le danger le plus important est que le cours des crypto-monnaies est très volatil et donc le risque de pertes pour l’investisseur est très important (de même que les chances de gains).
Il y a aussi un danger de piratage informatique car la conservation des cryptomonnaies n’offre aucune protection en matière de sécurité des avoirs.
Pour finir, d’un point de vue écologique, l’impact des cryptomonnaies, qui participent à la « pollution numérique », est désastreux. La consommation électrique mondiale du fonctionnement des cryptomonnaies correspond à celle des Philippines qui comptent 110 millions d’habitants. Les installations de « minage » sont implantées de préférence dans des zones où le cout de l’énergie est faible, comme Rockdale, au Texas, dont les deux tiers de production d’électricité viennent du gaz et du charbon.
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Article publié le 08/07/2022
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